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Photo du rédacteurViolette Bastin

Comment le zéro déchet est entré dans ma vie, et comment il s'y est installé

Dernière mise à jour : 5 déc. 2023

Tout a - vraiment - commencé il y a huit ans. J'avais jusque là une certaine conscience écologique, j'achetais bio, équitable, je "faisais attention". Puis est arrivée Fleur. Pendant ma grossesse, je me suis renseignée sur les couches lavables, qui me semblaient un choix de bon sens. Je ne voulais pas que ses délicates petites fesses passent le plus clair de leur temps dans un cocktail pétrochimique, et l'idée de ce que pouvait produire comme quantité de déchets un seul bébé de la naissance à la continence me paraissait aberrante.

J'ai cherché sur le net. J'ai trouvé des choses. Plein de choses. Trop de choses! Impossible de m'y retrouver, de prendre une décision. Alors j'ai remis à plus tard. J'ai acheté un paquet de couches jetables bio que j'ai emporté à la maternité. J'ai aussi prévu tous les produits éco et sains possibles pour ma petite à venir.


Photo Laura Ohlman


Sauf qu'à la maternité, ni une ni deux, ils ne se sont pas embêtés à me demander si je voulais de leurs couches et produits et ils m'ont ouvert tout un kit de produits dégueulasses qui faisaient doublon avec ce que j'avais emmené, profitant de ce moment de flou où on tient son bébé tout neuf dans les bras et où on n'a pas tout à fait les yeux en face des trous...

Vous auriez dû voir ma tête quand j'ai réalisé leur méfait! Kewââââ?!? Diantre mais qu'avez-vous fait? Pourquoi? Je n'étais pas contente contente hein, entendons-nous bien, mais ma petite belette toute rose était là à vagir dans mes bras de maman toute neuve, son tout petit corps occupait tout l'espace de ma nouvelle vie, et j'ai "oublié" quelques jours. On lui a mis les fameux Pamprout avec ligne jaune qui devient bleue au premier pipi, teeeeellement pratique (ben oui, utiliser son nez et tenter une petite ouverture de couche c'est compliqué…), on a ouvert leur gel lavant, et puis voilà.

Puis on est rentré à la maison, on a fini le paquet de couches, on a ouvert celui que j'avais acheté, on a continué à utiliser le gel lavant en se disant que ce n'était quand même pas catastrophique mais que jeter serait absurde (et c'est vrai!). Les jours ont passé, on s'est un peu habitué à notre nouvelle vie de famille, et j'ai croisé au détour d'un flânage sur le web le chemin d'une enquête sur les produits bébé. Le fameux gel lavant, et la panoplie de produits inutiles et d'ailleurs même pas ouverts qui l'accompagnaient, se trouvaient dans une liste de produits plein de m... cancérigènes et de perturbateurs endocriniens, entre autres joyeusetés. Ni une ni deux, pleine de culpabilité et de colère, j'ai vidé les fameux flacons et ouvert ceux que j'avais soigneusement choisis quand j'étais enceinte.

Puis j'ai trouvé une animatrice d'ateliers sur les couches lavables. J'y ai traîné Monsieur, de bonne volonté mais pas emballé emballé quand même. Fleur avait 3 mois, et on est ressorti de là absolument convaincu, et surtout beaucoup moins paumé. On est immédiatement tombé d'accord sur un modèle de couches tout-en-deux (TE2, pour les intimes), légères et pratiques! L'animatrice nous a par ailleurs renseigné un site internet et mentionné l'existence de groupes Facebook autour du sujet.

A partir de là, tout s'est enchaîné. J'ai commencé à me faire un petit stock de seconde main constitué de différents modèles et marques, pour tester sur Fleur ce qui lui convenait le mieux, comme à nous. J'ai élargi mon stock de lingettes en tissu. D'un groupe Facebook à un autre, j'ai compris que le mieux, dans le cas d'un tout petit, était très certainement l'ami du moins. J'ai donc définitivement décidé que les laits et autres soins étaient superflus, à moins d'un problème spécifique. J'ai fait mon liniment, puis j'ai même fini par le laisser de côté pour privilégier l'eau. Au fur et à mesure, j'en suis arrivée au zéro déchet. Pas que pour Fleur, pour toute la famille!



Photo Cottonbro


La salle-de-bain, la cuisine, le sac à main, le cartable, maintenant. Le savon de Marseille a passé notre seuil pour coloniser toute la maison (salle de bain, bien sûr, pour toute la famille, pour le corps, les cheveux, et même les dents, mais aussi cuisine - eh oui, la vaisselle au savon de Marseille c'est simple et efficace!), le vinaigre a achevé de s'installer, finalement additionné de pelures d'agrumes histoire d'épargner un chouïa nos délicates narines, la brosse à dents électrique a été détrônée par les brosses à dents en bambou et/ou en plastique recyclé et recyclable, les cotons lavables pour le visage ont trouvé leur place de mon côté de l'armoire, les flacons en tout genre ont déserté notre salle de bain. Nos meilleurs copains s'appellent bicarbonate, cristaux de soude, percarbonate, acide citrique, savon noir. Aujourd'hui, nous n'avons plus qu'un tube de dentifrice qu'on n'en finit pas de finir, nous n'avons plus de rasoirs jetables ni de mousse à raser, plus de super cure-dents en plastique vert achetés en pharmacie mais de bons vieux cure-dents en bois, plus de gel lavant, de bain moussant, de shampoing liquide, de nettoyant visage. Dans la cuisine nous n'avons plus de produit vaisselle, plus d'éponge jetable, plus de lavette en microfibre, plus de produits nettoyants pour chaque aspect du ménage. Plus de machine à café à dosettes ni de percolateur mais une presse à café et un moulin. Plus de boites de sachets de thé mais une théière avec filtre et des boules à thé en inox. Plus d'essuie-tout, plus de pailles en plastique, plus d'alu ni de film étirable, plus de sachets de pain en papier. Dans mon sac j'ai des pailles en inox et bambou pour éviter les déceptions des filles quand on boit un verre quelque part, une pochette pour récupérer les restes ou emporter nos biscuits, des sacs à vrac à foison, des sacs de course en tissu, un petit kit de couverts en bambou dans sa pochette, une bouteille en inox, des tétras (ou langes), enfants obligent, mais qui resteront là quand elles n'en auront plus besoin, parce que nom de dieu ça sert à tout un tétra, c'est bien dommage qu'il faille devenir parent pour s'en apercevoir!



Photo Alleksana


Mais tout ça, ne vous effrayez pas, est venu tranquillement, petit à petit, à son rythme, quoique le plus naturellement du monde! Quand on met le début de la phalange d'un petit doigt dans l'engrenage positif de la conscience écologique et de la réduction des déchets, les choses se mettent en place toutes seules. Ça devient normal, facile une fois que chaque étape est devenue une habitude. Bon, je ne vous le cache pas, je passe un temps considérable à me renseigner, lire, comparer, chercher où acheter chaque chose pour qu'elle ne nous ruine pas mais réponde positivement à mes critères: qu'elle soit locale autant que possible, saine, écologique, éthique, en vrac… J'ai écumé le Bruxelles zéro déchet et écologique tant que nous habitions, et je recommence aujourd'hui avec la Haute-Loire, un nouveau terrain d'exploration! Je suis donc bien placée, aujourd'hui, pour conseiller mes amis et autres connaissances qui cherchent à s'y mettre, même modestement. Parce que ça commence généralement comme ça, modestement, et par quelque chose de différent pour chacun, selon la vie de chacun, son lieu de vie, ses priorités, ses freins et ses envies.

Mais le plus important à retenir, c'est que même un petit pas est un pas, et qu'il mènera fort probablement à un deuxième pas, puis à un troisième, jusqu'à ce que ça devienne normal, une part de notre vie comme une autre, voire un peu - beaucoup? - plus importante que les autres, avec le début de sérénité de qui fait ce qu'il faut pour se sentir en congruence avec ses convictions ;-)

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